Journal d’un AssaSynth de Martha Wells

Roman SF LGBT AssaSynthUn androïde non binaire ne rêve que de regarder des séries et sauve ses humains de la mort.

Journal d’un AssaSynth de Martha Wells

#1 - DÉFAILLANCES SYSTÈMES

Résumé rapide

AssaSynth est un androïde en partie biologique. En tant que machine, il appartient à une corporation. Il est chargé d’assurer la protection d’une équipe de scientifiques venus prospecter une planète. Mais la mission ne va pas se dérouler comme prévu. AssaSynth devra faire preuve d’inventivité pour protéger ses humains des dangers qui les guettent.

Préjugés binaires

Lorsque j’ai commencé ce roman de science-fiction, je me suis surprise à me demander si AssaSynth était un androïde de genre masculin ou féminin. Par habitude, je suppose. J’essayais de le visualiser d’abord comme un homme (épaules larges) puis comme une femme (poitrine). Je n’y arrivais pas. Ça ne collait pas. Alors, j’ai laissé tomber et j’ai continué ma lecture.

Un androïde non binaire, enfin !

Au bout de quelques pages, est apparu le pronom iel. Je me suis dit : voilà, c’est ça ! Enfin une machine non genrée et non sexualisée. Toutes mes félicitations à Martha Wells pour avoir réussi à raconter une histoire à la première personne sans genrer le comportement de son personnage.

Intelligences artificielles genrées, hétéros et romantiques

Jusqu’ici on avait surtout été habitués aux films et aux livres présentant des intelligences artificielles avec des émotions qui, pour couronner le tout, tombaient amoureuses du ou de la capitaine du vaisseau. L’I.A. était bien sûr systématiquement du sexe opposé et se comportait en accord avec son genre. Car il faut toujours qu’il y ait une histoire d’amour romantique et hétéro, on l’aura compris. Cela m’a toujours profondément dérangé. Pourquoi une machine devrait-elle tomber amoureuse et pourquoi devrait-elle être femme ou homme, puisque c’est une machine ?

Un androïde très humain…

Dans Journal d’un AssaSynth la seule chose dont rêve notre androïde, c’est de voir des séries tranquille. Iel fait bien son boulot mais a tendance à le bâcler. Iel a d’ailleurs piraté son système de contrôle et téléchargé des milliers d’épisodes. L’autre chose dont iel rêve, c’est d’interagir le moins possible avec les humains même s’iel en apprécie certains. Bref, iel veut avoir la paix. Et c’est ce qui le rend finalement humain et attachant.

… et avide de liberté

À la fin de l’histoire, quand toute l’équipe se fait rapatrier saine et sauve, la cheffe de la mission annonce à AssaSynth qu’iel rentrera avec elle sur sa planète. Là, iel pourra décider ce qu’il souhaite faire de sa vie. Iel sera libre. Mais sous tutelle…

AssaSynth décide donc de prendre le large. Iel se déguise en humain et approche un petit vaisseau, non binaire lui aussi, amarré au port spatial. Iel lui demande de le prendre à bord. Pour le convaincre, AssaSynth lui montre tous les épisodes et les livres qu’il a en mémoire et qu’il est prêt à partager avec lui. AssaSynth part pour de nouvelles aventures à lire dans les trois tomes suivants que j’irai chercher à la bibliothèque dès l’ouverture.

Journal d’un AssaSynth reprend donc le thème classique de l’androïde, de la machine, qui souhaite être libre et qui a des émotions. Mais Martha Wells le rend bien plus original et cohérent que l’habituel anthropomorphisme hétéro-romantique auquel nous avaient habitués jusqu’ici les auteurs et réalisateurs.

Journal d’un AssaSynth est disponible aux éditions de l'Atalante.

Note : j'ai utilisé le pronom sujet iel. Cependant, je ne maîtrise pas encore le neutre/inclusif dans les autres catégories grammaticales. En espagnol oui, mais pas encore en français... Mais ça viendra. 

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